L’aventure de la création du jardin a commencé en 1992 lors de l’achat de notre maison, une ancienne fermette au cœur du Berry. Le terrain abandonné depuis quelques années laissait malgré tout entrevoir l’emplacement d’un ancien potager limité de part et d’autre d’une haie d’aubépines et de pruneliers. Nous avons essayé de respecter ce qui existait autrefois et de structurer nos jardins sans de grands bouleversements. C’est ainsi que verger, potager et jardin d’agrément ont pris leur place.

Le potager ne me posait pas de problème, depuis toute petite j’y suivais mon père, mais l’aménagement du coin détente avec pelouse et fleurs était plutôt une découverte. En dehors des fleurs du jardin de mon enfance : jonquilles, tulipes, dahlias, rosiers, hortensia mes connaissances étaient très limitées. La visite du jardin des rosiers de Patsy Bougthon m’a beaucoup aidé dans la conception d’ensemble des massifs fleuris, celui du château de Villiers m’a donné l’idée de pergolas circulant autour du potager et le jardin privé d’André Eve m’a fait rêver à une multitude de rosiers.

Bien sûr en quinze années le jardin a évolué et il a fallu s’adapter à un terrain très pauvre et sec. Si le dessin du potager est resté très classique, la partie agrément est beaucoup plus souple ; massifs tout en rondeur s’articulent autour de structures déjà existantes : puits, touffe de yuccas indestructibles et boule de buis au pied d’un vieux prunier. Passionnée de rosiers je trouvais que je manquais de place pour installer tout ceux que je désirai voir pousser. Nous avons donc installé des pergolas pour accéder au potager et pour le séparer du champ voisin. Ces structures ont vite été recouvertes de rosiers grimpants et sarmenteux mêlés de clématites. Dans les trois principaux massifs j’ai essayé de me limiter à deux couleurs principales. Ils sont constitués d’arbustes et vivaces, quelques annuelles leur donnent un peu de couleur en été. Des plantes disparaissent, d’autre végètent, certaines se sont développées correctement, les massifs évoluent donc d’années en années. Rosiers arbustifs, lavandes, géraniums vivaces, iris, phlomis, népétas, juliennes des dames arrivent à s’implanter ; myosotis, digitales, primevères, lychnis, oenothères se ressèment assez facilement en voyageant d’un massif à un autre. Les semis spontanés sont souvent les meilleurs, ils permettent aussi de donner un petit air de liberté au jardin.